Comme son nom l’indique, le challenge #Januhairy consiste à ne pas s’épiler (hairy : poilu.e) pendant tout le mois de janvier (january), pour faire l’expérience de son corps avec des poils, pour voir comment on y réagit, et pour apprendre à se détacher des codes imposés par la société.
Ce challenge a été lancé pour la première fois en 2019, par Laura Jackson, une jeune étudiante anglaise de 21 ans à l’époque. Les participantes étaient encouragées à partager leur expérience sur les réseaux sociaux si elles le souhaitaient. Le challenge a rencontré un grand succès et a été reconduit en 2020.
Pourquoi j’ai participé au challenge Januhairy en 2020 ?
J’avais déjà arrêté de m’épiler régulièrement au moment du #Januhairy l’an dernier. Mais j’avais quand même envie de participer au challenge. Pour voir comment j’allais vivre le fait de prendre et de partager ses photos de mon corps non épilé sur mon compte public, déjà, et par curiosité, pour découvrir comment les gens qui me suivent allaient réagir, quelles discussions cela allait provoquer…
Et puis j’avais envie d’apporter ma pierre à l’édifice pour montrer qu’on peut tout à fait ne pas s’épiler en tant que femme, sans que cela ne change quoi que ce soit à notre valeur.
Pourquoi je ne participerai pas au challenge Januhairy cette année ?
Pour commencer, je ne réponds pas exactement aux conditions du challenge puisque je ne m’épile déjà pas le reste de l’année.
Mais surtout, l’an dernier, le challenge a eu quelques répercutions négatives que je n’avais pas anticipées, et que je n’ai pas forcément bien vécues. C’est bien pour cela que je n’ai pas envie de recommencer l’expérience cette année.
Premier effet : la vague de désabonnements
Premier effet indésirable : mes posts successifs ont provoqué une petite vague de désabonnements de mon compte Instagram @lamourdestroisagrumes.
Bien sûr, je ne peux pas retenir de force sur mon compte les personnes que le simple fait de me voir non épilée fait fuir, mais je trouve tout de même cela très dommage de quitter un compte dont le contenu nous intéresse a priori simplement parce qu’on découvre que son auteurice n’est pas glabre comme on le supposait. Certes, j’avais anticipé cela, mais ça n’a pas moins été désagréable à vivre. Et je suis loin d’être la seule à observer cela (poke @biotenaturelle qui l’avait déjà vécu et qui m’a aidée à relativiser tout ça).
Deuxième effet : les commentaires indésirés
Deuxième effet indésirable : les photos ont attiré sur mon compte des hommes venus du monde entier, qui ne me suivaient pas, et qui ont pensé que puisque mes photos étaient publiques, ils pouvaient se permettre de me laisser en commentaires leurs réflexions très sexualisantes, sans que je leur ai demandé quoi que ce soit.
J’ai alors compris que des hommes s’abonnaient à des hashtags militants et/ou communautaires (comme le #januhairy) dans le simple but de trouver des femmes correspondant physiquement à leurs fantasmes, pour leur déverser tout ce qui leur passait à l’esprit, sans se poser la moindre question sur l’impact que cela pouvaient avoir sur elles. Je ne l’ai pas bien vécu non plus.
Bon, j’ai quand même eu la chance d’échapper aux commentaires remettant en cause mon hygiène (à cause du préjugé bien ancré que les poils chez une femme équivalent à du laisser-aller et à des mauvaises odeurs ; spoiler alert : NON), ouf !
Et heureusement, je peux souligner que les échanges que j’ai eus avec les personnes qui étaient déjà abonnées à mon compte et qui sont restées ont été très intéressants, bienveillants, et respectueux. Je ne regrette donc rien a posteriori.
Les photos sont toujours visibles sur mon compte Instagram, pour celleux qui les auraient ratées (pour les retrouver, il vous faudra faire défiler les publications jusqu’à retrouver celles d’il y a un an).
Conclusion
Pour les deux raisons évoquées plus haut, je ne participerai pas au challenge #Januhairy cette année. Mais si l’expérience vous intrigue, rien ne vous empêche de la tenter.
Il n’y a bien sûr aucune obligation à partager des photos sur les réseaux sociaux ensuite. Faire l’expérience de ne pas s’épiler pendant un mois quand on n’en a pas l’habitude, c’est déjà une expérience individuelle assez inédite.
Et si vous vous posiez la question : ce n’est pas parce qu’on poste une photo de nous sur notre compte, y compris en sous-vêtements ou en maillot de bain, qu’on attend des questions ou des remarques sur notre apparence, notre poids, notre épilation, ou une éventuelle grossesse…
Lorsqu’un créateur ou une créatrice de contenu attend un retour, il ou elle le signale généralement en posant une question. C’est aussi simple que ça ?
Et vous, vous aviez déjà entendu parler de ce challenge ? Avez-vous envie d’y participer ?
N’hésitez pas à me faire part de vos réflexions en commentaires.